Itsvan venait de terminer sa journée de cours, les élèves étaient quelque peu surexcités. Normal me direz vous, puisqu'on était vendredi, et qu'ils étaient tous pressés d'être en weekend pour vaquer à leurs occupations. Mais ils devaient encore avoir cours le lendemain matin. Tout comme le professeur de Défense Contre les Forces du Mal.

Ce dernier voulut prendre l'air après cette journée de folie. Même s'il n'avait pas eu beaucoup de cours, il avait du rester dans les salles pour préparer ses prochains cours. Pour se faire, il voulut aller au bar du coin pour y boire un petit hydromel. Il imaginait qu'il devrait y avoir quelques petites demoiselles à se mettre sous la dent, il adorait draguer les jeunes femmes, qui le lui rendaient bien. Cela lui permettait en quelque sorte d'oublier sa journée.

Par contre, il n'y cherchait pas le grand amour, il n'y croyait pas, enfin, plus. Il l'avait connu une fois, il y a des années de cela. Mais cela avait mal terminé, surtout pour le cœur du jeune brun. Depuis ce jour il s'était créé une carapace qu'il ne voulait plus ouvrir et il laissait transparaitre un homme avide de luxure, alors qu'au fond de lui, son cœur ne voulait plus aimer.

Tellement pressé de siroter sa boisson alcoolisée favorite qu'il ne vit même pas qu'il venait de bousculer quelqu'un. Il ne vit pas immédiatement que c'était une femme. En relevant la tête il s'excusa.

- Oh, pardon, je ne regardais pas où j'allais.

Sur ce dernier mot, le beau brun, d'habitude si engageant envers les femmes et ne se laissant jamais distraire par ses dernières, avait le souffle coupé. Il crut reconnaître quelqu'un sur le visage de cette femme. Non, ce ne pouvait pas être elle. Ici, à Submarine. Il était maintenant chamboulé. Mais il ne fallait pas qu'il le montre. Il se reprit après une petite pause de quelques secondes.

- Vous n'avez rien mademoiselle ?

Il essaya tant bien que mal de faire son traditionnel sourire charmeur, mais il eut un peu plus de mal à le faire tellement il était béat de la ressemblance qu'il y avait entre la femme qu'il venait de bousculer par mégarde et celle qui était l'unique femme qui lui avait fait battre son cœur.

« Souvent nous disons adieu à la personne qu'on aime sans le vouloir. Bien que cela ne signifie pas que nous ayons cessé de l'aimer, adieu est parfois une façon pénible de dire Je t'aime. »

Si quelqu'un qui connaissait Itsvan passait par là, il ne l'aurait pas reconnu, il était hésitant. Il scrutait le regard de la jeune fille qui ressemblait fortement à son unique amour. Mais ça ne pouvait pas être elle. Il le saurait si c'était elle, non? Ils restèrent là à se regarder pendant un moment.

Itsvan la vite regarder son pouce gauche. Il se rappela l'origine de sa cicatrice. C'était à Poudlard, lors de sa dernière année, il avait voulu prendre la plus belle des fleurs magique pour montrer à son amie qu'il était fou d'elle. Mais en prenant cette fleur, il n'avait pas fait attention à une autre qui était sur les côtés, et il s'était fait écorché en voulant arracher la fleur magique. Une fois qu'il avait amenée cette fleur à la jeune Poufsouffle, il lui avoua tout ses sentiments. Cette cicatrice était, depuis, le symbole de cet amour, dorénavant, perdu.

En se rappelant du regard qu'avait fait Abigail en voyant Itsvan lui avouer son amour, il plongea ses yeux dans celui de la femme qui faisait face à lui, au même moment où elle faisait la même chose. Lorsqu'elle prononça son prénom, Itsvan sentit son cœur s'emballer à tout va. C'était elle, Abigail, la seule personne qu'il n'avait jamais pu aimer. Il ne su quoi répondre. Il était pris au dépourvu, lui qui avait toujours de la répartie. Il tenta de bafouiller quelques mots.

-O... ou... oui. ..... C'est toi Aby?

Quel drôle d'hasard, il venait là, à Submarine, pour y commencer une nouvelle vie, et là il tombait sur la personne qui avait sur faire battre son cœur. C'était un signe.

« Souvent nous disons adieu à la personne qu'on aime sans le vouloir. Bien que cela ne signifie pas que nous ayons cessé de l'aimer, adieu est parfois une façon pénible de dire Je t'aime. »

Itsvan avait eu un peu de mal à reconnaître Abigail, parce qu'il ne s'attendait pas à la voir ici, et non pas parce qu'elle avait changé. Une fois sûr que c'était bien elle, il la regarda, et remarqua qu'elle n'avait pas changé : toujours ce même regard qu'il avait tant regardé étant ado. Certes elle avait vieilli, mais était restée une charmante femme. Il se demandait comment ils avaient pu en arriver là. Qu'un amour si intense étant adolescent, ait pu, de cette manière, cesser d'une façon si bête.

Abigail semblait déçue que le jeune professeur ne l'ait pas reconnue. Elle s'avança vers lui. Celui-ci ne recula pas, au contraire, il la laissait faire. D'habitude, c'était lui qui était le plus entreprenant envers les femmes. Mais là il se retrouva tout timide, comme il l'était au début avec Abigail. On aurait dit un petit enfant.

- Si, je t'ai reconnu, c'est juste que toi, ... ici... ça ne pouvait pas être vrai.

Dit-il en baissant les yeux d'un air timide. Eh oui, Itsvan était vraiment méconnaissable dans son comportement. Quand il vit qu'elle essayait de le toucher, il eut le courage de tendre sa main ; doucement cependant. Leurs mains s'avancèrent entre elles, très lentement, comme si on avait mis la touche ralenti de la télécommande de la vie. Itsvan regardait maintenant Abigail dans les yeux. Aucun des deux n'osait parler. Lui, ne voulait pas gâcher ce moment de retrouvailles, il pensait que s'il reprenait la parole, Abigail s'envolerait.

Lorsqu’enfin, leurs mains se touchèrent, il sentit de l’électricité le traverser de part en part. Cette électricité magique qu'est l'amour. Il ne l'avait plus ressenti depuis tant d'années. Cela ne faisait aucun doute, c'était bien Agigail devant lui. Cependant, comment leur rencontre allait-elle se poursuivre, allaient-ils s'engueuler, pour savoir qui d'eux deux avait cessé la correspondance, et pourquoi ? Ou allaient-il retrouver leur amour perdu ? Nul ne le savait à cet instant. Elle allait peut-être couper court à toute initiative d'approche en lui disant qu'elle était mariée, avec un enfant et heureuse avec son mari. Qui savait ? Pas Itsvan, il ne pensait pas encore à ces possibilités. trop occupé à être plongé dans le regard de son amour de jeunesse.

« Souvent nous disons adieu à la personne qu'on aime sans le vouloir. Bien que cela ne signifie pas que nous ayons cessé de l'aimer, adieu est parfois une façon pénible de dire Je t'aime. »