| Sujet: Gabrielle W. Johnson ~ A picture is a poem without words Sam 29 Sep - 13:41 | |
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Johnson Gabrielle Wendy Qui es-tu ? Nom : Johnson Prénom : Gabrielle Wendy Âge : 17 ans Année d'étude : 7eme année De quelle école étais-tu avant ? (sauf pour les 1ères années) : Poudlard, à Serdaigle Sexe & Orientation Sexuelle : Féminin, pansexuelle (elle se pose pas la question du sexe de son partenaire, si vous préférez) Patronus : Un ara macao (un perroquet) Epouvantard : Des lettres noirs qui aspirent les couleurs Avatar : Susan Coffey [/color]
| Vive les détails ♥ Gabrielle... A première vu, cette fille pourrait ressembler à un ange. D'apparence particulièrement calme, presque austère, il rayonne de sa personne une sorte de présence, comme si d'un simple regard elle était capable de décrypter la moindre de vos pensées. Inutile de dire qu'il n'en est rien. Mais c'est une personne tellement objective, qui s'attache à tellement peu de choses qu'avec le temps elle a fini par comprendre comment les gens fonctionnaient. Et il lui suffit de bien peu pour cerner quelqu'un en général, encore plus pour les personnes de son âge. Du haut de ses dix-sept ans, elle a l'impression d'avoir vu bien assez de choses pour pouvoir se permettre ce genre d'allégation. Pour elle, la plupart des gens sont tous les mêmes. Et ils sont, pour la plupart, mauvais. Oui, l'être humain est mauvais de nature, et il l'a prouvé à de nombreuses reprises, à travers les guerres et les conflits qui ont pu avoir lieu sur terre. Il passe son temps à se battre, à vouloir écraser les autres. Sélection naturelle ou simplement être chaotique et mauvais... L'un dans l'autre ça ne change pas grand chose. C'est une jeune femme qu'on pourrait donc qualifier de blasée. Blasée par ses congénères, car elle sait encore s'émerveiller face à la beauté de la nature, le chant d'un oiseau, ou la vivacité d'une couleur. Elle sait admirer l'éphémère d'une plante, ou la pureté d'une teinte, voir en chaque chose qui l'entoure son essence. Elle est observatrice. Elle aime regarder, contempler, en silence, sans rien déranger, simplement en regardant. Sans juger. Elle juge ses congénères, mais comment pourrait-elle en faire de même avec l'objet naïf de ce que la nature offre ? A cause de ça, on la qualifie souvent de rêveuse. Et si un jour elle devait exposer sa vision des choses, sans doute le terme « idéaliste » reviendrait-il entre tous. Mais elle ne l'est pas tant que ça. Elle ne fait jamais que s'approprier une réalité que d'autres sont incapables de voir. Beaucoup de gens pensent qu'un jour la nature se vengera, que la planète qui se meurt agira. Mais non, elle n'en aura pas besoin. L'homme est un loup pour l'homme, et il est bien assez grand pour se tuer tout seul. Il finira par s'asphyxier comme un grand.
Au delà de ça, quand elle doit avoir des contacts avec ses congénères, elle est tout à fait capable d'adopter une attitude cordiale, presque sympathique. Sympathique à sa façon, évidemment. Profondément m'en foutiste, ne vous attendez pas à ce qu'elle vous demande ce qui va pas. Elle considère que si quelqu'un veut s'ouvrir à elle, il est assez grand pour le faire, et qu'il le fera de lui-même. Et elle écoutera, donnera éventuellement son avis, plus ou moins bon. Mais très sincèrement, elle aura tendance à vous dire que malgré les problèmes, la terre continuera de tourner, et que se lamenter ne sert à rien. Elle ne comprend pas tous ces gens qui se lamentent plus qu'ils n'agissent, et à tendance à les trouver stupide. Un peu de cojones, par Merlin ! Et elle ne se gênera pas pour le dire. Elle fait en effet preuve d'une franchise, et ce avec tout le monde. Enfant, adolescent, adulescent, adulte, professeur, élève, elle s'en fiche. Elle ne va pas s'amuser à ménager la sensibilité de tout le monde. En fait, le seul moyen que vous avez qu'elle vous accorde plus qu'un regard méprisant et une vague tape dans le dos, plus proche de l'effleurement qu'autre chose, c'est qu'elle vous estime. Et pour ça, il faut réellement parvenir à se démarquer. Il faut réussir à l'amadouer, la supporter avant étant une condition sine qua none, l'approcher, établir le contact. Il faut la marquer. A vous de trouver comment faire pour sortir de l'anonymat, si je vous donne tout sur un plateau en argent, ça perd de son intérêt. Mais le fait étant qu'à cause de son caractère, elle a beaucoup de mal à se lier aux gens. Il faut dire que depuis toute petite elle a ce problème pour se lier. Depuis ses quatre ans en fait, mais il s'agit là d'un détail qui sera évoqué dans son histoire, et qui ici n'a pas sa place. Mais... Mais une fois qu'elle vous estime, qu'elle vous accepte, vous aurez à votre côté une alliée de poids. Car oui, la demoiselle ne manque pas d'atouts. Intelligente, perspicace, elle sait utiliser son esprit, et le manier comme le bretteur manie sa lame, avec précision et force. Mais malheureusement, elle l'utilise rarement pour ce qu'elle devrait, à savoir ses cours, à l'heure actuelle. Car oui, la miss se fiche totalement des cours, et ne vient que pour faire plaisir à son parrain, qui la pousse à poursuivre ses études, ce que lui-même n'a pas pu faire. Pour sa part, elle a parfaitement conscience que la plupart des choses qu'elle apprend ne lui serviront jamais à rien. Sauf si elle décide un jour de stupéfixier un de ses tableaux, mais autant vous dire que ça présenterait un intérêt bien limité.
Car oui, la demoiselle est ce qu'on pourrait effectivement qualifier d'artiste. Elle peint, elle dessine, elle observe et elle transmet ce qu'elle voit, ce qu'elle devine. Elle est l'instrument de sa vision, et là où la beauté transcende elle s'arrête pour l'appréhender, l'apprivoiser et la retranscrire. Elle aime mettre en couleur un monde invisible à d'autres, montrer l'invisible et mettre en lumière l'inconnu. Montre l’edelweiss qui s'épanouit, solitaire au pied d'un arbre centenaire que tout le monde a oublié. Elle n'oublie pas. Elle possède une excellente mémoire visuelle. Et si elle a toujours été attirée par les couleurs vives, elle possède bien une chose que d'autres n'ont pas. A savoir la synesthésie. A vrai dire, tout le monde est un peu synesthète. Qui n'a jamais ressenti ce froid saisissant à la vision de la neige à travers son écran de télé, ou en entrant dans une pièce aux couleurs bleutés ? Tout le monde a déjà fait cette expérience, cette association de sens, de la vision au toucher. Mais chez Gabrielle, c'est encore différent. Elle associe les lettres, les chiffres et les signes à des couleurs, voit en elles de potentielles œuvres, et lit entre les lignes des livres comme personne ne peut le faire. Cette particularité l'a toujours accompagnée, depuis sa naissance, depuis qu'elle apprend à écrire, et même avant. Ca ne l'a jamais gêné outre mesure, il faut bien l'avouer. Et pour ne pas passer pour une tarée, elle a toujours refusé d'en parler à quiconque. Néanmoins, ça lui aura insufflé une réelle passion pour les couleurs, et le jeu qu'elle peut exercer sur celles-ci à travers les lettres. C'est sans doute ce qui l'a poussé à s'intéresser au monde de l'art, plus globalement. Ca lui aura permis de se découvrir un caractère différent de celui qu'elle a d'habitude, plus emporté, plus naturelle en un sens, surtout quand elle en parle. Bien que ça arrive rarement, montrant très peu son travail aux autres. Non pas par crainte d'être jugé, mais parce qu'elle considère que ça n'en vaut pas la peine. Si les gens ne peuvent pas comprendre, saisir la subtilité ou la sensibilité, les nuances dans les couleurs et les décors, dans les lumières et les ombre, ça ne sert à rien. Autant les présenter à des aveugles. Sa synesthésie a néanmoins conditionné un nombre de chose assez importante dans sa vie. Que ça soit au niveau de ses lecture mais également de son écriture. Elle a été conditionné à un certain type de style écrit, et avec le temps a de plus en plus de mal à en supporter ds différents. Aussi il arrive souvent de la voir grogner contre un livre qui serait, selon elle, fort mal écrit, ou manquant totalement d'harmonie. Elle a donc une façon d'écrire très particulière, et parfois elle aura tendance à mal placer certains mots dans une phrases, ou alors à avoir une syntaxe particulièrement alambiquée pour ne pas perturber l'harmonie des couleurs. Ses professeurs s'en sont d'ailleurs souvent plaint, mais elle ne les a jamais vraiment écouté, étant du genre à n'en faire qu'à sa tête, et à considérer qu'elle n'a pas de compte à leur rendre.
En effet, Gabrielle a un rapport à l'autorité assez particulier. Comme lorsqu'il s'agit de se lier, si elle ne vous considère pas comme un supérieur, vous n'aurez aucune chance de la voir vous obéir, et nombre de professeur sont déjà venus se casser les dents sur ce problème. Car dans la mesure où elle sait ce qu'elle désire faire plus tard, et qu'elle a conscience que la plupart des matières étudiées ne lui serviront à rien, elle ne voit aucune raison qui pourrait la pousser à adopter un comportement différent. Elle essayera toujours de se placer à égalité avec ses professeur, et n'arrivera pas à les considérer si ceux-ci ne font pas de même avec elle. Elle estime qu'elle n'est plus vraiment une élève, bien que n'étant pas encore tout à fait adulte, et qu'elle n'a donc pas de raison d'agir autrement. Et elle veut leur faire prendre conscience de ça. Même si ça ne semble pas très bien marcher. Mais étant particulièrement têtue, elle n'a pas franchement abandonné l'idée qu'elle n'avait pas à être traitée comme une simple élève, inférieur au professeur. Bien qu'elle n'ait besoin que de la reconnaissance de ceux qui en valent la peine à ses yeux, mais ça, c'est une autre histoire... Pourtant il est évident que si elle y mettait un peu du sien, si elle travaillait ses capacités intellectuelle, elle pourrait s'en sortir plus que bien. Elle pourrait devenir un véritable génie même. Mais si elle sait se montrer curieuse, elle aura bien du mal à l'être avec des personnes en qui elle n'a pas confiance, ou qui la voient comme une simple élève. Elle a réellement besoin d'établir un lien particulier pour accepter d'apprendre quelque chose de quelqu'un.
Tout comme elle n'accepte pas les contacts avec n'importe qui. Ce n'est pas tant qu'elle a peur d'être touché, c'est plus qu'elle considère que personne n'a à rentrer dans son espace vital sans y être autorisé. Et de fait, cela peut facilement conduire à des situations assez particulières. Comme un jeune homme qui, un peu trop entreprenant et voyant que Gabrielle semble ouverte et plutôt à l'aise avec lui va tenter de passer un bras autour de son épaule, et finir étalé par terre après une prise plutôt impressionnante. Le pauvre n'aura alors plus grand chose pour laver son honneur et sera contraint de fuir en courant, en supposant que l'état de ses pauvres vertèbres le lui permettent. Autrement Gabrielle lui laissera de quoi appeler des secours. Dans le meilleur des cas. Dans le pire elle l'abandonnera simplement en se demandant quel moustique l'avait encore envahit. De fait, et bien que son apparence soit plutôt trompeuse, la jeune femme n'est pas la fleur fragile dont elle pourrait avoir l'air et sait parfaitement se défendre. Selon certain, ça lui offre un certain charme, puisque ainsi, cela lui confère un petit charme supplémentaire, une sorte d'aura mystérieuse. Et si les plus tordus partiront sur des histoires d'espionnages, les plus réalistes iront sans doute penser qu'elle doit vivre dans un quartier difficile où se défendre est indispensable. Car oui, s'il y a bien une chose que Gabrielle ne fait pas, c'est s'étaler sur sa vie en dehors des cours. Elle ne parle pas d'elle ou très peu, et si elle laisse bien percevoir quelques indices, au final ce n'est rien de bien décisif. Mais de toute façon, elle n'est pas du genre à entretenir de grandes conversations. Pas sur sa personne en tout cas, quand on considère le fait qu'elle serait tout à fait en mesure de philosopher pendant des heures sur certains sujets. Il suffit de l'y intéresser.
Au final, vous aurez donc compris que Gabrielle est une jeune femme d'apparence complexe, mais qui au fond reste plutôt simple. Elle n'est pas comme tous ces gens qui aiment faire des chichi pour pas grand chose, et se contente de peu. Elle demande simplement du respect, de la patience, et de la sensibilité. C'est votre seul moyen pour gagner son intérêt, et pouvoir ainsi rentrer dans son univers.
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Raconte moi ! Les fils du destins semblent avoir rompus avec moi. Comme si d'un coup ils s'étaient brisés, fragiles entrelacs de verres aux éclats de mystères pour qui ne sait pas les lire. Et – Oh, surprise – j'ignore comment les interpréter. Je ne les vois même pas. Et pourtant, toujours cette impression, comme s'ils s'étaient détournés de moi et m'avaient abandonnés. Je n'ai jamais prétendu être une personne exceptionnelle. J'en suis une. C'est comme ça. Je n'étais pas juste une personne née parmi tant d'autres, pas un simple esprit vagabond, lié à des milliers d'autres, vivant comme ces milliers d'autres. J'étais... plus. A mon échelle. Je dansais avec la vie comme aujourd'hui je danse avec la mort. Elle m'a prise cette nuit sans que je puisse rien y faire. Mais qu'importe, j'ai bien vécu. J'ai fait ce pour quoi je vivais sur cette terre. Et alors que je traverse le couloir de la mort, c'est bien ma vie que je vois s’étalant, fresques colorées et lumineuses. J'ai toujours trouvé paradoxale l'idée qu'on revive sa vie en entier au moment de sa mort. Cette opposition, comme si on se moquait de nous. Et pourtant alors que j'avance, c'est plus l'émotion qui me submerge que vraiment l'ironie de la situation. Alors je prends mon temps, malgré la souffrance que j'éprouve à travers les quelques fils qui me lient encore à mon enveloppe terrestre. Je me pose, face à une de ces images, tableaux vivant de ce que j'ai été, et je le contemple. J'en admire la couleur et les détails, et je ris de moi, ou d'autre choses. Je ris sur les premières années de ma vie.
C'était à Dublin, dans un hôpital moldu, que je suis née. Fille d'êtres sans magie, j'étais pourtant née avec ce don de tordre la réalité à ma volonté, comme tout sorcier. Car c'est bien ça, la Magie. Parvenir à modifier les choses, jouer avec ce qui nous entoure, le modifier pour le faire correspondre à nos attentes. Dans le fond, c'est une vision des choses particulièrement arrogante. Mais tellement vraie... Sans doute le comportement des sorciers vis-à-vis des moldus vient-il de là. Mais je m'égare et m'éloigne du sujet principal. Ma naissance. Il y a bien peu à dire à ce sujet au fond, alors parlons de mes parents, plutôt. Il paraît que les origines sont importantes, déterminantes même. Et bien... Sans doute les gens affirmant cette chose n'ont-ils pas tort. Mon père, Owen Johnson, était un homme à l'allure plutôt menaçante, quand on le voyait comme ça. Grand, taillé comme s'il avait été fait de roche, son regard était dur. Ancien militaire, sergent-chef, il avait été blessé gravement au cours d'une opération, et avait été contraint de quitter l'armée. Il avait alors décidé d'ouvrir son propre bar, à Dublin. Ma mère, Estelle Johnson, née O'brian, quant à elle travaillait dans une école primaire et un collège privé, en tant que psychologue scolaire. Elle était particulièrement protectrice, et encore plus dans la mesure où je lui ressemblais dans une large mesure, possédant la même chevelure rousse, et la même stature. Mes yeux, je les tenais plus de mon père. Mes grand-parents, oncles et tantes, je les vis très peu au cours de mon existence, et ne peut donc pas dire grand chose d'eux. Et surtout, ça ne servirait pas à grand chose. En fait, si je devais parler de ma famille, il y a bien des gens qui je considérerais comme plus proche de moi qu'eux. Et parmi ces quelques personnes, on retrouverait notamment mon parrain, Siothrún, qui était un ami de mon père. Il l'avait connu à l'armée, alors que celui-ci était en formation, sous les ordres de mon paternel. C'est d'ailleurs lui qui a sauvé la vie de mon père, bien qu'il ne pu lui éviter d'être gravement blessé. Sio est pour moi plus un père que simplement un parrain, dans le fond, le mien étant bien trop occupé pour vraiment s'occuper de moi. D'ailleurs, ma mère n'a jamais vu d'un très bon œil la relation qui me liait à cet homme. Pour elle, le report d'affection qu'il faisait sur moi était malsain. A mes yeux, ça n'avait pas d'importance. Mais nous y reviendrons plus tard. Car il y a bien une personne à ajouter dans cette liste, malgré le fait qu'elle n'ait pas fait partie de ma vie très longtemps. Il s'agit de Rhys, le fils de Siothrún. Un garçon adorable, de quelques années mon aîné.
Il occupa, au même titre que mes parents et son propre père, une part importante de ma vie jusqu'à mes cinq ans. Les premières années de ma vie furent plutôt heureuses, dans l'ensemble. Mes deux parents s'occupaient de moi, j'avais un copain de jeu en la personne de Rhys et un parrain formidable, quand il n'était pas sur le terrain, à se battre pour son pays, ou pour un autre. Les trois premières années de ma vie, je ne m'en souviens pas vraiment. On m'a souvent raconté que je suivait Rhys partout où il allait, échappant à la vigilance de mes parents dans ces moments là. Mon père se faisait souvent enguirlander par ma génitrice à cause de ça. Il faut dire que les rues de Dublin n'étaient pas toujours sûres, surtout là où on passait pour se rendre dans le parc voisin. L'étroitesse et la promiscuité avaient toujours été les alliés des sombres desseins de l'homme, après tout. Même si parfois elle savait cacher la grandeur. Je me souviens que souvent, dans ces passages sombres, il me tenait la main aussi. J'étais plutôt proche de lui, malgré le fait qu'il se plaignait souvent que j'étais trop collante, et insistant sur le fait que je n'étais encore qu'un bébé, ce qui avait alors le don de m'énerver. Il se montrait protecteur vis à vis de moi, et agissait souvent comme le grand frère que je n'avais pas. Il terrorisait les enfants de mon âge qui venaient m'embêter et me consolait quand je pleurait parce que je venais de tomber. Il était toujours très présent, quand il n'était pas à l'école, ou avec ses amis. Il avait été une des premières personne témoin de mes manifestations magiques, également. Entre les lampadaires cassés qui s'éclairaient, en hiver quand on jouait dehors, et les fleurs dans ma chambre qui ne fanaient jamais, malgré une certaine négligence, ou encore quand il cassait quelque chose et que je le réparais avant que son père n'arrive, il avait bien compris que j'avais un truc. Mais ça ne l'avait jamais effrayé, et encore moins éloigné. Il trouvait même ça plutôt cool, selon ses propres mots et était très fier de moi. Et surtout, c'était notre secret.
Je m'arrêtais devant une des fresques, où Rhys était représenté. Je le regardais un instant. Il ressemblait beaucoup à son père, déjà très jeune, et pour avoir vu des photos de ce dernier au même âge que son fils, je ne pouvais que le confirmer. Je poussais un soupir. Quelques fils s'étaient encore délités alors que j'avançais, et je me demandais vaguement si je le reverrais. Il me manquait encore, même aujourd'hui. Ce garçon qui avait été comme un frère pour moi... Je décidais de faire quelques pas en avant encore, sachant parfaitement ce qui allait bientôt suivre. Je serrais les dents. C'était arrivé alors que j'avais cinq ans, peu de temps après ma première rentrée. Peu de temps après cet événement qui avait secoué la terre entière. Le onze Septembre.
Personne ne m'avait vu me glisser hors du pub. J'avais profité qu'un client s'en aille pour me glisser à sa suite discrètement. Ma mère n'était pas là, et mon père trop occupé ne pouvait pas veiller sur moi. Mais je savais que Rhys devait bientôt arriver. Siothrún partait pour l'Afghanistan, pour l'assaut de représailles contre les talibans et le terrorisme. Alors j'avais décidé d'aller chercher le garçon directement. Comme ça nous pourrions faire le chemin ensemble. Alors j'étais allée, chemin faisant, jusqu'à la rue adjacente à celle où vivait mon parrain. Et tout comme ce dernier, j'avais eu à assister à la scène, du haut de mes cinq ans. Et si j'avais pu tout voir, le corps renversé, projeté par la voiture qui arrivait bien trop vite, je restais figée, immobile. J'avais tout vu. Siothrún qui avait tenté de maintenir le garçon en vie. Le sang qui commençait à former une flaque sous son crâne. Je restais là, alors que l'ambulance venait d'arriver. Elle embarqua Rhys et son père. Et je restais là.
A cet âge, je n'appréhendais pas vraiment ce qu'était la mort. Et pourtant je comprenais que ce qu'il venait de se passer... Ca avait été tellement violent. Comment j'aurais pu ne pas comprendre de quoi il retournait ? Quand j'eus repris un semblant d'esprit, j'étais rentrée, rapidement. Mon père venait juste de recevoir l'appel de son ami en provenance de l'hôpital. Les médecins s'activaient alors sur le corps de son fils. Owen m'avait dit de rester à la maison, et en urgence, avait confié le pub au jeune garçon qui travaillait là alors, en lui disant de faire la fermeture et d'indiquer qu'il serait fermé exceptionnellement. Et quelques jours plus tard, le même avis fut affiché, alors que la voiture des Johnson faisait route jusqu'au cimetière où le garçon serait enterré. On avait tenté de m'expliquer à ce moment là. De me dire ce qu'était la mort, ou plutôt quelles en étaient les conséquences. Je ne comprenais pas tout à fait pourquoi Rhys devait partir. Se retrouver enterré comme ça. Pourtant il avait l'air bien, dans son cercueil. Il avait l'air de simplement dormir. Et si les réflexions montaient dans ma tête, je gardais le silence face aux faces graves, aux expressions fermés, face à l'absence de vie dans le regard de Siothrún alors. Je me souviens avoir pleuré au moment de la mise en terre. Et avoir demandé pourquoi je ne pourrais plus le voir, pour la énième fois. Ma mère me reprit, me disant de me taire. Que ce n'était pas le moment. Quand, alors ? Ce n'était jamais le moment de parler de la mort. Pas chez moi. Je dû me faire ma propre idée, et apprendre de moi-même.
L'image s'éloigne, tout comme Siothrún, qu'on avait alors laissé seul face à la tombe. J'ignore combien de temps il était resté là, mais longtemps, j'imagine. Il avait dû repartir rapidement après ça, et avait été blessé dans le conflit. Pour ma part, j'avais continué l'école, mais la perte de Rhys m'avait assez touché pour que j'évite de devenir trop proche avec mes camarades. Je présentais des capacités particulièrement extraordinaire pour mon âge et avait une avance assez remarquable sur la plupart de mes camarades. Je passais beaucoup de temps à lire à l'époque, à m'amuser des couleurs des lettres, à réfléchir. J'étais ce qu'on pouvait appeler alors une enfant à haut potentielle, plus communément appelé enfant surdoué. Ce qui m'éloignait encore plus de mes camarades d'école. Par la suite, mes pouvoirs continuaient de se manifester de temps en temps, et je grandissais plutôt tranquillement au final. Ma mère s'inquiétait de voir que je n'avais pas énormément d'amis, pour sa part, et comme toujours, mon père n'intervenait pas réellement dans ma vie. Je continuais de me rapprocher de Siothrún, pour ma part, qui devint comme un père pour moi. Et à partir du moment où il dû rester à Dublin, il commença à s'occuper de moi de façon encore plus présente. Ce qui déplaisait toujours à ma mère, qui trouvait qu'il avait une mauvaise influence sur moi. Il faut dire, quelle mère ne serait pas inquiète ?
C'était en Août 2008. Cette année là, Siothrún avait obtenu de mon père qu'il m'emmène fait un tour à l'étranger. En Allemagne. Le temps d'un week-end, un peu plus. J'en avais été plus que ravie. Il faut dire, j'étais tellement proche de mon parrain... Ma mère n'était évidemment pas d'accord, et Owen dû beaucoup argumenter avec elle. Il lui rappela que je savais me défendre, que j'avais appris grâce à Sio, et que de toute façon avec lui je ne craignais rien. Et si elle n'avait jamais lancé l'argument devant le principal concerné, elle rappelait à son mari que le gamin du militaire était mort, faute d'attention. Elle avait toujours considéré que c'était sa faute, même s'il s'agissait avant tout d'un tragique accident. Mais malgré son refus, elle finit par céder face à l'insistance de mon père. Et j'avais pu partir avec mon parrain.
L'année précédente déjà, il m'avait amené avec lui en France. Il profitait généralement des vacances d'été pour passer du temps avec moi. Le reste de l'année, j'étais à Poudlard. Il ignorait tout du fait que j'étais une sorcière. Seuls mes parents étaient au courant, et Owen avait dit à son meilleur ami qu'il avait décidé de m'envoyer dans une école pour surdoué, loin de l'Irlande pour que je puisse être bien prise en charge. Il n'y avait pas vraiment cru, et le connaissant, nul doute qu'il avait mené ses propres recherches sur le sujet. Et voir que l'école dont mon père parlait n'existait pas, ou du moins que je n'y étais pas inscrite. La découverte de mes pouvoirs par mes parents avaient été un choc pour eux. Ils n'avaient rien vu venir. Et pour ma part, ça ne m'avait, au final, pas vraiment surprise. Mon intégration à Poudlard se passa dans d'excellentes conditions. J'étais répartie à Serdaigle, où on me fichait la paix, et si un garçon de Serpentard avait bien tenté de m'embêter, il avait fini avec le nez cassé et l'épaule démise. Et moi je m'en sortais sans rien. Il n'allait pas se vanter qu'il avait été rétamé par une fille. Sa fierté en aurait pris un coup. Et puis qui aurait cru qu'une frêle jeune femme comme moi aurait pu faire quoi que ce soit contre lui ? Pas grand monde. Toujours est-il que je n'eus pas plus d'ennuis que ça. Rapidement, les gens comprirent que je n'étais pas quelqu'un qu'on pouvait fréquenter comme ça. Et si je parvenais à me faire quelques amis, ils furent bien peu nombreux à réellement me connaître. Et la puberté arrivant, ça n'aida pas vraiment. Mais j'y reviendrais plus tard.
Août 2008, disais-je. Mon premier vrai festival musical, en Allemagne. Le Wacken. Autant vous dire que ce ne fut pas de tout repos. Mais j'avais réellement apprécié ce moment. Et comme souvent par la suite, ce fut réellement une expérience que je n'étais pas prête d'oublier. Ce ne fut pas la seule que j'eus avec Sio. Il m'emmenait souvent à divers endroit, allant de l'Ecosse des hébrides pour pratiquer l'escalade à des endroits plus calmes où simplement se reposer. Et pêcher. A main nu. Autant d'échappés dans la nature qui emplissait mes yeux et mes sens. Je crois d'ailleurs que c'est en partie ce qui me donna envie de peindre. Evidemment, j'avais déjà peint avant, mais l'envie de retranscrire ce que je pouvais ressentir alors transcendait généralement les mots. Et si mes premières peintures furent plus que lamentable, je parvins rapidement à des résultats artistiques convenable. C'est donc au cours de ces vacances de 2008 que je décidais de m'y mettre vraiment, et d'en faire mon métier, après avoir rencontré une fille là-bas. Plus âgée que moi, elle venait également d'Irlande, et on avait pu discuter de tout et de rien, et si elle avait été surprise de voir une personne si jeune ici, elle ne s'en offusqua guère, se disant qu'au final c'était une expérience plutôt cool. Puis ce n'était pas comme si c'était dangereux. Je lui avais montré quelques photos de ce que je peignais. A la fin du festival, on décida de rester en contact.
Par la suite, elle devint ma modèle. Ma seule modèle pour tout ce qui touchait à la représentation humaine. Je la dessinais aussi souvent que je le pouvais, surtout durant les vacances, parfois par inadvertance durant mes cours à Poudlard. Malgré une légère différence d'âge, notre relation ambigüe déjà au début fini par se concrétiser. L'affection nous liait certainement, mais de là à parler d'amour... A vrai dire, je n'aurais pas vraiment su dire si c'en était, et lorsqu'on me posait la question, je haussais les épaules. Ma mère fut celle qui eut le plus de mal à accepter la possibilité que je puisse préférer les filles. Ce qui n'était pas tout à fait vrai. Je m'étais rendu compte en grandissant, et en réfléchissant, qu'au fond, peu importait l'appartenance de sexe de la personne, tout ce qui comptait pour moi était la personnalité que celle-ci avait, les rapports que j'avais avec, sans prendre quoi que ce soit d'autre réellement en compte. Les choses étaient comme elles étaient, et je ne m'interrogeais pas réellement plus que ça à ce sujet au final. Finalement, cette fille s'est trouvé un petit ami, et nous avons fini par perdre contact. Je savais dès le départ comment cela se finirait, et lorsqu'elle me l'annonça, à nouveau, je haussais simplement les épaules. Lorsque je pris la décision de partir aux Etats-Unis, plus tard, elle m'interrogea, me demandant si un jour je l'avais aimé, vraiment. Je n'avais jamais répondu à sa question. Quelle importance aujourd'hui ? Mais je m'avance un peu trop dans le temps.
C'était de bons souvenirs que je gardais. Comme une certaine personne l'avait si bien dit un jour « Avec le temps, tous les souvenirs deviennent bons. » Je trouve ceci particulièrement vrai. Encore plus maintenant que je me trouvais là, dans ce tunnel où se déroulait le sordide défilé macabre de ma vie. Il était si long. Et si court à la fois. J'allais bientôt arriver à un tournant. Je le voyais. Et je savais à quoi il correspondait. Oui, c'était là, juste devant moi. J'ignorais les années passées encore à Poudlard, pour y arriver plus vite. Mes quatrièmes et cinquièmes années ne présentaient que peu d'intérêt, alors que j'avais complètement laissé tomber l'idée de réussir ces années là. Oh, évidemment, je suivais en cours assez pour apprendre automatiquement ce qu'il se disait. Mais je sabotais volontairement mes copies sans plus de vergogne que ça. Ma sixième année était un peu plus intéressante, en un sens. J'avais pourtant éprouvés de nombreux regrets alors. Mais je ne les avais jamais exprimés. Les déceptions n'étaient pas ce sur quoi je m'arrêtais. Non...
« Je pars aux USA. Est-ce que tu veux venir avec moi ? »
La vois de Siothrún me fit relever la tête du livre et de ses couleurs si alléchantes. Je le regardais un instant, interdite, avant qu'il ne poursuive. Il partait aux Etats-Unis. Pour y vivre. Et il voulait que je vienne avec lui. Pour ma part, ça avait été vite vu. Si je n'étais pas majeur pour les moldus, je l'étais chez les sorciers. Et sachant parfaitement que si je voulais m'engager dans une carrière d'artiste, il valait mieux pour moi me rendre aux States, j'hochais la tête. Et je préparais mes affaires. Le stricte minimum, je n'aurais pas besoin de plus ou au pire j’achèterai sur place. Mes parents ? Ils me laissèrent faire, malgré quelques protestations. Et Poudlard ? Je m'en fichais. Je n'avais pas besoin de ça pour réussir dans la vie. En revanche, je dû avouer l'existence de la magie à Sio, ce qui ne fut pas une mince affaire, croyez-moi. Je n'eus pas d'autre choix que de l'emmener sur le Chemin de Traverse pour qu'il me croit. Et même ainsi il eut du mal.
Arrivée là-bas début juillet, à Los Angeles elle eut la surprise de recevoir, dans le mois qui suivit, de recevoir un oiseau, lui indiquant qu'elle avait été inscrite à Meilland. Haussant un sourcil, elle fit part de la nouvelle à Sio, qui la poussa à s'y rendre. Faire des études, c'était important, et si elle n'allait pas là-bas, il l'inscrirait dans un établissement moldu dans tous les cas. Elle n'avait donc pas vraiment le choix.
Et Meilland m'avait réservé bien des surprises. Et replonger dans ces souvenirs était un réel plaisir alors.
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Derrière l'écran ! Prénom/Surnom : Aky, mais on m'a trouvé sous Sylence Âge : 19 ans Présence sur le forum (Sur /7) : 5 ou 6 sur 7 Comment as-tu découvert le forum ? : PRD Autre chose ? : Beuh.... © Lyloo sur LG
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Dernière édition par Gabrielle W. Johnson le Dim 30 Sep - 20:28, édité 13 fois |
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