Au début des vacances, Gabrielle avait vu sa vie prendre un tournant tout différent de ce qu'elle avait pensé. Pour elle, elle avait encore une année à passer à Poudlard, après quoi elle aurait eu ses ASPICs qu'elle aurait passé avec talent, sans avoir fait le moindre effort durant l'année, sabotant comme elle savait si bien le faire ses copies. Au final, certains professeurs avaient toujours été frustrés de la voir si bien réussir ses examens et passer à l'année suivante sans problème alors qu'au cours de l'année scolaire ses notes étaient catastrophiques. Et la plupart du temps ils ne comprenaient même pas pourquoi. Il devait être particulièrement gênant de sentir un tel potentiel en une élève et la voir tout faire pour ne pas réussir, ou presque. Mais en tout cas, c'était ainsi que la Serdaigle voyait la fin de sa scolarité. Comme elle l'avait toujours été durant son adolescence. Et si elle avait en effet dans l'idée de se rendre aux Etats-Unis tôt ou tard, pour avoir des occasions de présenter ses œuvres et de se faire un nom, elle ne pensait pas que ça se ferait si vite.
Partie pour les Etats-Unis au début des vacances, sur la proposition de son parrain qui avait dans l'idée de voir du pays là-bas, elle s'était faite à l'idée qu'elle ne finirait sans doute pas sa scolarité, ce qui au final ne la dérangeait pas plus que ça. Même si connaissant Siothrún, il aurait sans doute essayé de l'inscrire dans une école moldue. Surtout dans la mesure où il pensait encore jusque récemment qu'elle était une fille normale. Enfin... surdouée, mais normale quand même. Elle avait donc dans l'idée de stopper sa scolarité. Mais lorsqu'elle avait reçu la lettre de Meilland... Ah ça, elle avait fait une drôle de tête. Elle ne savait pas qu'il y avait une école aux USA. Encore moins une école qui accueillait les étudiants étrangers. Du coup, elle avait hésité un temps à y aller, et au final, c'est la « menace » de son parrain qui l'avait décidé. C'était ça ou l'école moldue. A elle de choisir. Et le choix avait été vite vu, étant donné l'idiotie de la plupart des élèves des écoles moldues. Déjà que chez les sorciers ça volait pas toujours très haut...
C'est ainsi qu'aujourd'hui, jour de la rentrée, elle se retrouvait comme tous les autres élèves devant le sous-marin, afin de se rendre là-bas et pouvoir poursuivre sa scolarité. Et si en soi l'idée de vivre dans un milieu sous-marin ne l'enchantait guère, la curiosité avait fini par la gagner en arrivant, se disant que ça la changerait de la ville ou de ses plaines d'Irlande, qui commençaient déjà à lui manquer un peu. Elle aimait son pays, sincèrement, et se retrouver si loin lui faisait bizarre en un sens. En plus là-bas, elle savait à quoi s'attendre, alors qu'ici... Bref. Se dirigeant jusqu'à la Grande Salle, elle savait qu'elle aurait à repasser une répartition, et si elle avait glané des informations en écoutant à droite et à gauche ce qu'elle entendait, et ça ne lui plaisait pas franchement. Aussi, quand elle vit que ce qu'elle avait entendu se confirmait... Elle ne pu s'empêcher de venir poser sa tête entre la paume de sa main de façon assez peu discrète, la secouant de droite à gauche comme si elle voulait effacer ce qu'elle voyait. Sérieusement. Un caillou. Un caillou pour répartir les élèves. Déjà qu'elle trouvait que le chapeau enchanté, c'était carrément étrange, mais un caillou... Ouais non, faudrait vraiment qu'ils arrêtent la boisson, les gens. Mais au final ce ne fut pas ce qui attira le plus son attention au cours de ce premier jour. Non, ce fut plutôt la personne qui présidait l'assemblée, si on peut dire ça comme ça, qui la fit tiquer. Et elle se demanda même si elle n'hallucinait pas en voyant ce visage familier et... Pourquoi il fallait toujours que ce genre de choses lui arrivent ? Même à cinq milles kilomètres de chez elle, elle avait une poisse de chien à trois tête. Retenant un grognement, elle releva la tête lorsque son nom fut appelé.
« Gabrielle Johnson. »
Vas-y, crie-le encore plus fort, des fois qu'elle ait pas capté que j'étais là... Sérieusement. Pourquoi ? Finalement, elle s'avança et prit le caillou sans la moindre délicatesse. Bon, allez, qu'on en finisse, elle n'avait pas que ça à faire non plus !